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Archive for janvier 2012

C’est cette semaine que nous connaîtrons les 5 finalistes dans chacune des catégories du Prix des libraires du Québec, cuvée 2012, catégorie romans québécois et romans étrangers

Pour un avant-goût des 15 semi-finalistes dans chacune des catégories suivre le lien:

Prix des libraires du Québec

Comme à chaque année, il y a de belles découvertes littéraires à faire! C’est un rendez-vous! On vous communique les finalistes sous peu.

À bientôt!

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Nick se présente  le jour de son anniversaire, car aujourd’hui il a cinq ans.  Notre narrateur, nous découvre son quotidien et celui de sa mère dans cet environnement que l’on croit, au départ, purement imaginaire. Mais, rapidement l’on découvre  ce monde très réel qui s’avère cloitré dans une pièce, une seule chambre.

« Un monde où les forêts existent que dans Madame Télé comme les jungles et les déserts, et aussi les rues, les immeubles et les voitures. Pareil pour les animaux sauf les fourmis, Petite araignée et Mademoiselle Souris mais elle est partie maintenant. Les petits garçons n’habitent que dans Madame Télé mais ils me ressemblent un peu, enfin à moi dans Monsieur Miroir où j’existe pas en vrai non plus, juste en image. »

 Mais les deux captifs ne sont pas vraiment seuls et reçoivent la visite nocturne d’un homme, leur geôlier : J’ai vu Grand Méchant Nick par les lattes certaines nuits, mais jamais lui entier de tout près. Il a du blanc dans ses cheveux et ils sont plus courts que ses oreilles. Peut-être, ses yeux me changeraient en pierre. Et, un jour,  la mère de confier à son jeune fils. 

« Ça fait sept ans que j’essaie de trouver un moyen de sortir de cette chambre. » 

Un roman explorant, d’une démarche très originale, cette relation très inhabituelle mère-fils. Un roman difficilement classable thriller, suspense, étude psychologique. Mais sûrement un roman des plus captivant, seul petit bémol les messieur et madame chose et le langage enfantin du narrateur sont déroutants, irritants en début de lecture, mais le suspense devient rapidement prioritaire.

 

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Quelque part en Afrique. Toumani a été vendu par ses parents. Un échange d’argent d’une main à une autre, sans plus. Il faut bien manger. Il se retrouve chez Tatie Caro, dont le métier est de « placer » des enfants comme serviteurs chez les gens fortunés. Fortunés oui, mais hélas pas toujours bons. Après avoir fait la connaissance de Alissa, Toumani est rapidement envoyé chez Monsieur Bia. Monsieur Bia, qui se révèle d’une telle violence envers Toumani, qu’il le laisse pour mort après s’être  débarrassé de son corps.

Toumani ne mourra pas. Il sera sauvé par Iman, autre garçon abandonné, qui le ramènera doucement à la vie et deviendra son meilleur ami, son phare.

-Et ton ami, comment va-t-il?

Alors mes yeux se troublent. Ami? Ils se trompent, Iman et moi n’étions pas « amis ». Qu’étions-nous donc? J’interroge l’horizon. Je ne sais pas ce qui nous étions. Je le connais depuis si longtemps que c’est une question que je ne me pose plus. J’ignore quel âge j’avais quand j’ai rencontré Iman. J’ignore quel âge j’ai aujourd’hui. Il n’y a de preuve de ma naissance sur aucun document, et toutes les personnes qui auraient été présentes ce jour-là ont disparu de ma vie. J’aurais très bien pu ne pas exister. C’est ce qui monsieur Bia a compris quand il a décidé de m’enterrer. Il ne me tuait pas vraiment parce que je n’étais jamais né. Qui aurait remarqué un seul mouton manquant dans le troupeau des enfants vendus en ville chaque jour? D’ailleurs, qui faisait attention? Après tout, nous n’étions que des enfants.

Il est question ici de rejet, d’abandon, de trahison, de pauvreté, quelques fois d’espoir, mais si peu…

Un premier roman réussi pour Ryad Assani-Razaki, qui s’est mérité le prix Robert Cliche pour ce roman. Il se retrouvera sans doute aussi parmi les 5 finalistes dans la catégorie Roman Québécois pour le Prix des libraires du Québec 2012. Les finalistes seront connus le 31 janvier.

Mon seul bémol: quelques longueurs qu’il vaut toutefois la peine de traverser pour découvrir ce jeune auteur prometteur.

La main d’Iman, Ryad Assani-Razaki, éd. l’Hexagone, c2011, 324 p.

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Sur les ruines de ce château du XII° siècle, entouré d’un large domaine, un conte médiéval est né. « Le château des Murmures n’est pas seulement de pierres blanches entassées sagement les unes sur les autres. Non, ce lieu est tissé de murmures, de filets de voix entrelacées et si vieilles qu’il faut tendre l’oreille pour les percevoir. »

Ces murmures nous racontent une jeune fille unique d’à peine quinze ans, promise à Lothaire de Montfaucon : je n’ai pas dit « oui ». Jamais fille d’ici n’avait osé pareil affront. Je disais non pour la première fois. J’ai ajouté que Christ voulait que ma dot servît à lever une chapelle en pierre aux Murmures et qu’on aménageât, contre ses murs, un réduit où l’on m’enfermerait à jamais. Dieu avait d’autres projets pour moi. Je ne doutais pas, je n’éprouvais aucune peur, juste une pointe de nostalgie, un pincement sous les côtes.  Dieu serait avec moi pour repousser les murs de ma cellule.  Dieu m’offrirait des visions plus amples encore.  Je contemplerais son univers, je voyagerais dans un réduit de pierre. Je suis Esclamonde, la sacrifiée, la colombe, la chair offerte à Dieu, sa part. J’avais choisi.

« À toi qui écoutes, je veux raconter les événements comme je les ai vécus, sans juger la jeune fille que j’ai été. Entre dans l’eau sombre, coule-toi dans mes contes, laisse mon verbe t’entraîner par des sentes et des goulets qu’aucun vivant n’a encore empruntés. »

Écoute !

De son tombeau de pierre, la recluse nous chuchote alors ses histoires de Christ, de Dieu, de diable, de viol, d’enfant illégitime, de magie, de croisades, de douleurs, de solitude, de prières, d’amour, de perte.

Lauréate du Goncourt des lycéens 2011, l’écriture est le maître d’œuvre de cet envoutant roman, une écriture inspirée, puissante, poétique. Un ravissement. Un premier roman Le cœur cousu, publié en 2007, acclamé également par la critique. Et l’auteure de suggérer « Du domaine des murmures«  est la première pierre d’un édifice qui devrait compter sept livres, dépeignant, chacune dans un siècle différent, sept figures de femmes rebelles à l’ordre masculin, jusqu’à aujourd’hui. 

 

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Sportès, d’entrée de jeu, nous présente d’un style journalistique ses deux antagonistes : En 2006, un citoyen français musulman d’origine ivoirienne a kidnappé et assassiné, dans des conditions particulièrement atroces et  un citoyen français de confession juive.  J’appelle le premier Yacef, le second Élie. L’un a 25 ans, l’autre 23. Un roman tiré d’un fait vécu, «Mon livre appartient au genre du roman.  Appelons-le : Conte de faits.»

Yacef, alias le boss, désigné par les médias comme Le cerveau du gang des barbares. Des barbares, la plupart jeunes désœuvrés, français de première génération. Yacef, grand, noir, baraqué,  a le crâne rasé et porte un fin collier de barbe. Dès sa  sortie de prison, il se démène, il a déterré la hache de guerre.  Il veut du fric et vite. On ne connaît pas le nombre de ses victimes.

C’est le hasard qui choisit Élie, ce jour-là la mort est entrée dans cette boutique de téléphonie mobile. Elle avait le visage de Zelda, l’appât. Il était beau, sympathique. Il correspond par ailleurs au critère exigé par Yacef : juif donc riche, ni gros, ni balaise.

Mais cette demande de rançon tournera très mal.

Élie, sur les portraits mortuaires qu’a pris de lui l’identité judiciaire, semble avoir trente ans de plus.  Rien n’y demeure de ce jeune homme souriant, naïf, bronzé, en tee-shirt et bermuda de vacances, figurant sur les photos publiées dans les médias du monde entier après son assassinat. Les ans ne l’ont pas marqué, mais l’horreur, la bassesse humaine. Il a passé trois semaines à l’école du mal.

Prix Interallié 2011, un récit dérangeant, stupéfiant par son incroyable réalité, un bref aperçu, un temps d’arrêt sur l’évolution de la société française affectée par ce problème importé, politique et économique. En exergue des citations du livre de Jaime Semprun sur les problèmes de banlieue, ‘L’Abîme se repeuple’ et Sportès de déclaré« 

Mon roman est un témoignage de l’effroyable vide que la société a laissé se creuser en son sein, du degré d’aliénation de ces jeunes, couplé à leur indigence intellectuelle.

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