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Archive for avril 2011

Embauché pour remplacer un écrivain mort de façon tragique pour finaliser les mémoires d’un politicien, l’écrivain fantôme (Ewan McGregor) se retrouve au coeur d’une intrigue dont il ne mesure pas l’ampleur. Il découvrira des secrets qu’il aurait préféré ignorer! Il comprend que son prédécesseur lui-même trop curieux, en a payé de sa vie!

Tout en ne sachant pas où cela va nous mener, ce thriller lent au départ, nous tient en haleine en nous laissant un sentiment de malaise qui nous habite tout du long. Jusqu’à la toute fin et son dénouement inattendu! Du très bon Polanski!

The ghost writer, (v.o.), un film de Roman Polanski avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall, Olivia Williams, 128 min, 2010

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Le narrateur, OH ! Surprise, aura bientôt, soit dans deux jours, trente-cinq ans, trente-cinq ans ! Incroyable, n’est-ce pas ? Cet anniversaire, la mort toute récente de son père, le cancer de sa mère, provoque une réflexion sur lui-même, sur son hypermodernité, époque faisant suite à la postmodernité généralement utilisée pour décrire la condition économique et/ou culturelle  qui succède à la modernité à partir des années 1950.   Et cela, tout en plaçant son lecteur comme interlocuteur. 

«Vous auriez alors songé, encore une fois, à votre rupture, à la FDVV (femme de votre vie) et vous.  Et cette question d’un auteur américain déprimé et déprimant vous est venue à l’esprit : « Le but de l’existence est-il vraiment de se contenter d’essayer d’avoir le plus de plaisir possible tout en souffrant le moins possible ?Que répondez-vous à cette question ?

Que répondez-vous à toutes les peurs qui ont affecté votre vie au cours de ces dernières années ? La peur de ne pas être assez heureux, la peur de ne pas faire les bons choix, la peur de vieillir trop vite, la peur de perdre vos cheveux, la peur  que la FDVV ne soit pas la femme de votre vie, la peur que la FDVV vous laisse pour quelqu’un d’autre.  La peur de ne plus être dans le coup culturellement parlant.  La peur de ne plus vivre la vie cent à l’heure. Etc.

Loin d’être un livre sur le développement personnel, quoiqu’inspiré de ce format, un questionnement intergénérationnel, ironique, cocasse, hilare, un clin d’œil à notre époque,  une réflexion sur notre réalité, notre modèle économique, notre tissu social, notre écosystème naturel. Original comme je les aime, une authentique réussite.

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Une première semaine de juillet pas comme les autres. Une canicule qui fait suer la centaine de millions d’habitants du Nord-est américain… il y en a qui commence à se poser des questions…Cà parle de réchauffement climatique, de solutions à trouver, de pessimisme, de gaz à effet de serre. Un humidex pivotant autour du 40°C. Un immeuble à multiple logement appelé le Galant avec sa brique jaune crasse, une de ces constructions du type cages à poule sixties du Centre-Sud.  Un immeuble avec balcon garantissant l’accès aux escaliers de secours, à l’arrière comme à l’avant.

Desrochers, tour à tour, nous présente les occupants officiels du Galant, 26 résidents à temps partiel ou à temps plein, certains depuis des décennies, d’autres que de passage. Des Québécois de souche ou d’immigrés de contrées lointaines : une panoplie de personnages aussi excentriques, cyniques, hétéroclites, particuliers les uns que les autres, leur misère, leur pauvreté matérielle, intellectuelle, leur jeunesse, leur vieillesse, leur solitude. J’en présente quelques-uns.

 Zach, le français du cinquième, pharmacologue, pusher de pot, hasch, coke, crack, speed, ice, héro, crystal, mesc. et autres. Daphné, actrice en devenir, magnifique rousse, qui ressemble à une statue de marbre coiffée d’un incendie. Kaviak, pornographe : j’ai choisi cet appartement pour un ensemble de raisons, mais surtout parce que je crois que ce changement est susceptible d’améliorer mon existence… Takao, bédéiste japonais remarque en sol canadien que les différences physiologiques sont très prononcées dans cette partie du monde. Claude, tout simplement homosexuel, un groupe punk rock, dont les membres sont tous séropositifs, des kids aux yeux sales, tellement qu’on leur a fait voir de la marde depuis qu’ils sont nés.  Plusieurs autres occupants viennent au fil des chapitres dynamiser cette fiction.

 Pour adulte seulement, très sensoriel, sensuel, sexuel, pornographique, tous nos sens sont mis à contribution, la vue, l’odorat, l’ouïe. Une atmosphère glauque, sulfureuse, putride, un premier roman qui impressionne.  Malgré une pornographie à répétition, omniprésente qui malheureusement au fil de ses mises en scène, dérange, exaspère, Desrochers peint un magnifique portrait d’un Montréal caché des sentiers touristiques.

 

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Un immense chagrin d’amour, qu’un jour ou l’autre, bien malgré nous, on a tous ressenti. Celui-ci magistralement couché sur papier.  De très courtes phrases, une, deux, parfois trois décrivent ce désarroi, cette immense solitude, cette absence qu’on croit irremplaçable. Je cite une seule phrase, une seule page qui donnent un bref aperçu de l’extrême densité, la justesse du mot de ce court carnet. 

Par ordre chronologique, il y a eu le silence, le chagrin, l’inquiétude, l’impuissance, la colère, le vide, la fatigue, la douleur, la fragilité, la solitude, l’isolement, les tremblements, les étourdissements, le souffle court, l’anxiété, les obsessions, le flou, la perte de contrôle, les voix, les cauchemars, la peur, l’insomnie, la faiblesse, l’inertie.  Chaque lésion s’empilant sur l’autre jusqu’à former ce mur épais de folie et de souffrance qu’il me faudrait démolir.

Bloc de pierre par bloc de pierre. 

  Auteure d’un premier roman paru en 2004 intitulé Nulle part ailleurs, finaliste de nombreux prix littéraire québécois. Sabica Senez est née et vit à Québec.

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